Tuesday, December 06, 2005

Les brocantes...

Samedi matin. 4h29. Je bondis hors de mes draps.
Le réveil se met à sonner. Comme d'habitude, je me suis réveillé juste avant.
Après une nuit passée à rêver consoles et jeux en boîtes. L'instinct prend le dessus.
L'instinct du chasseur. L'instinct de l'acheteur sans pitié. L'instinct du batard près à escroquer les petites vieilles.
En un mot, l'instinct du collectionneur.
Je me lève donc, et trente secondes après, je suis dans le hall d'entrée. Tout habillé, mes beaux tableaux Excel dans le sac à dos au milieu des dizaines de sac plastiques et un croissant dans la bouche.

L'objectif de ce matin. La brocante de trou-du-cul du monde les eaux.
12 km de long. 12 km plein de gens qui n'y connaissent que dalle. 12 km de pigeons que je fais un plaisir d'arnaquer.

Je démarre à bloc, je fous la radio pour la localisation des radars. Pas bête les gars de la radio. Ils font dans l'incitation à l'illégalité pour faire de l'audimat.
20 minutes à 50 km/h au dessus du maximum autorisé plus tard, j'arrive enfin.

Et là, joie, déjà beaucoup de joyeux brocanteurs en train de déballer leur affaires, pas l'ombre d'un client.

Je m'engouffre dans l'avenue centrale du village avec ma grosse lampe de poche (il fait nuit et froid. Très froid) à la recherche de tout ce qui se trouve dans mes fichiers Excel. Jeux que je n'ai pas. Jeux rares. Jeux chers que je pourrais revendre facilement. Jeux rares et chers que je pourrais revendre encore mieux.
Pas besoin de regarder mes fichiers, je les connais par coeur.
Forcément, à force de les lire le soir, ça finit par rentrer.

Au bout de quelques minutes, j'aperçois un mioche en train de déballer des jeux megadrive.
La matinée commence bien. Je m'approche et balance le traditionnel "combien pour ce jeu ?". Le gamin m'offre un gentil et naïf "bah je sais pas, il marche pas sur ma console". Je balaie le stand du regard. Un jeu jap sur ta megadrive pal, ton tonton m'a fait un beau cadeau le noël dernier quand il t'a offert ça.
Jlui balance alors "3 euros ?". "eeeeeuh, oui".
Hop, un bare knuckles 3 pour 3 euros. J'en ai déjà 4 mais bon, ça fait jamais de mal de démarrer la matinée en gagnant 30 euros.
"Vous voulez pas autre chose?" Je pense "rien à foutre de ta console en loose et de tes pauvres jeux de sport, merdeux". Je réponds "non ça ira, merci".

Jcontinue ma promenade.
Une grande table recouverte de fringue. Je vois pas bien, mon pied bute dans le vélo du gamin. Je me retrouve par terre nez à nez avec un moniteur de ST et en me relevant, j'aperçois le ST en boîte juste à côté.
"Désolé monsieur ! On aurait pas du mettre le vélo en plein milieu !"
Ce que je pense "t'inquiète ducon, grâce à ta connerie jtai dans la poche, ton ST tu vas me le filer pour que dalle". Ce que je dis "ce n'est rien, ce n'est rien. Combien pour ça ?"

Le gars me répond "20 euros". Je sens un petit frisson de plaisir m'envahir. Un beau moniteur atari tout neuf, le genre de moniteur qui te prend tout et n'importe quoi juste en branchant le cable peritel. Et le 1024 en boîte, ça se voit pas tous les jours ça. Il m'aurait pas fait tomber ce con, j'aurais pas négocié.
"Je peux jetter un oeil ?"

"Il manque le cable de branchement de l'ordinateur au moniteur. C'est pas une connectique universelle en plus, ça date d'avant les pc. Je pourrais pas m'en servir."

Je repars avec 10 euros de moins et un ST en plus. Jdois bien avoir un cable peritel qui traine à la maison de toute façon. Au pire j'en bidouillerais un, ça devrait me prendre 5 minutes.

Je continue mon petit bonhomme de chemin.
Assez déçu de m'être levé si tôt pour si peu, je me résigne à rentrer quand je vois un gosse sortir un énorme carton de la voiture de papa.
Comme je suis curieux, je m'approche.
Il ouvre le carton.
Je suis ébloui.
Une chiée de jeux nes en boite, tous plus nickel les uns que les autres !
"Combien pour le carton ?"
Le papa me regarde avec de grands yeux. Il ne sait trop quoi répondre.
Alors je jette un oeil et commence à compter.
50 jeux en boite. Roh putain. Le pied.
Jlui sors un "60 euros" sceptique.
Et quand il me dit "oui", j'ai eu l'impression de me retrouver à mon mariage.
Le pied.

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